Lippe était autrefois un petit comté allemand, du nom d’une rivière tout aussi insignifiante. Y vivait un comte plein d’ambition désirant gravir l’échelle sociale, qui réussit grâce à quelques pots-de-vin savamment octroyés aux autorités du cru, à obtenir le titre de Prince Royal… en 1789 ! Une fois ce titre acquis, il était primordial de le préserver. Or les membres d’une famille aristocratique se heurtent parfois à des divergences d’opinion. Certains ne veulent pas que leur sang bleu soit mélangé à celui de familles de moins noble extraction, encore moins de roturiers. Ainsi naquit la branche des Lippe-Biesterfeld, qui donna son nom au grand-père du roi Guillaume-Alexandre, l’actuel souverain des Pays-Bas.
Nous en savons déjà bien suffisemment au sujet du Prince Bernard, époux de la reine Juliana, considéré comme cofondateur du très controversé Groupe Bilderberg et père de plusieurs enfants illégitimes.
Et comment se porte la nouvelle génération, cette jeunesse dorée ? L’actuel chef de la Maison Lippe se nomme Prince Stephan Leopold zur Lippe. Il occupe toujours le château de famille de Detmold en Nord-Westphalie, dont une partie peut être visitée par le citoyen lambda. Et contre rétribution, on n’a rien pour rien dans la vie, ce bienveillant seigneur vous ouvrira même les aristocratiques portes de ses bahuts et vaisseliers.
Mais toutes ces bonnes intentions ne suffisent apparemment pas à l’entretien de sa royale résidence familiale, puisqu’il travaille également comme avocat et conseiller fiscal. Damned ! ma propre avocate allemande n’est qu’une simple « Freifrau », une baronne ! Pas besoin de plus : les Allemands sont un peuple très « impressionable » : le moindre titre, un simple « Herr Doktor » suffit à les déstabiliser. Alors je vous laisse imaginer ce misérable fonctionnaire du service des impôts recevant le coup de fil d’une Altesse Sérénissime !
Un spécialiste néerlandais de la chose noble, prétendait que jadis la Maison Lippe fût la Maison la plus insignifiante de toute la noblesse teutonne. Et aujourd’hui ? En plus d’un lien très étroit avec la famille royale néerlandaise, notons qu’un oncle de Madame zur Lippe est marié à la sœur cadette de Margaretha II du Danemark. Madame est également une cousine de Georg Friedrich Ferdinand de Prusse, chef de la branche prussienne de la Maison Hohenzollern, une des maisons les plus majestueuses de notre vieille Europe. Et ajoutons que si d’aventure le Royaume des Pays-Bas venait à manquer d’héritiers, ce cousin aurait très légitimement le droit de porter le titre de Prince d’Orange.
Comme vous le voyez : mieux vaut garder de bonnes relations avec la famille zur Lippe. On ne sait jamais ce que l’avenir nous réserve.
Alors pour ce soir, préparez donc ce fameux pudding, originaire de cette région, un des desserts préférés de la famille princière.
Ingrédiënts pour 4 personnes:
Pour la crème blanche
- 125 ml de lait
- 50 g de sucre
- 1 sachet de sucre vanillé
- 80 g d’amandes en poudre
- 40 g de fécule de pomme de terre ou de Maïzéna
- 4 blancs d’œuf
Pour la crème jaune
- 4 jaunes d’œuf
- 37 cl de vin blanc moelleux
- 20 g de fécule de pomme de terre ou de Maïzéna
- 1 citron jaune
Pour la finition et accompagner
- 10 macarons
- 200 g de crème fouettée sucrée
- 1 citron jaune
Pudding du Land de Lippe
Préparation
Pour la crème blanche
Délayer la fécule dans un petit peu d’eau.
Faire chauffer le lait avec le sucre et le sucre vanillé.
Ajouter la poudre d’amande, puis la fécule.
Faire bouillir tout en remuant pour éviter les grumeaux, ôter du feu puis débarrasser dans le pat de présentation (creux, comme un saladier) puis laisser refroidir.
Battre les blancs d’œuf en neige et les ajouter délicatement à la crème refroidie.
Mettre la préparation au réfrigérateur.
Pour la crème jaune
Commencer par délayer la fécule dans un petit peu d’eau.
Battre les jaunes d’œuf avec un fouet.
Les verser dans une casserole et à feu très doux (il ne faut pas que les jaunes coagulent) ajouter le vin, le sucre ainsi que le zeste du citron.
Continuer de fouetter le sabayon.
Toujours en remuant ajouter la fécule.
Fouetter en faisant des huit jusqu’à ce que la crème épaississe et attache au fouet.
Dès la consistance épaisse obtenue, ôter du feu.
Laisser la préparation refroidir un petit peu avant de la verser sur la crème blanche.
Mettre le pudding au réfrigérateur plusieurs heures.
Avant de servir recouvrir le pudding de crème fouettée sucrée et râper le zeste du deuxième citron
Présenter le pudding accompagné de macarons bien croquants